Ampoule

L’obsolescence programmée, favoriser l’économie ou la planète?

Depuis maintenant quelques années, le terme d’obsolescence programmée est devenu courant. Il revient souvent sur nos lèvres pour parler des produits qui fonctionnent mal ou plus du tout.
Tout ces produits fonctionnaient-ils mieux avant? Étaient-ils vraiment plus robustes? Les industriels produisent-ils volontairement des produits moins durables, plus fragiles?

Qu’est ce que l’obsolescence programmée ?

Il est assez difficile de donner une définition précise de cette notion tant elle dépend de ce que l’on y rattache. Globalement, c’est un concept économique qui postule que si le produit est pensé pour avoir une durée de vie limitée, il sera ainsi changé plus tôt que prévu, ce qui augmentera son taux de remplacement.

Appareil photo
Appareil photo

Les débuts

C’est dans les années 30, en pleine crise économique que le terme apparait pour la première fois par l’intermédiaire d’un agent immobilier américain, Bernard London. Il explique que la crise a poussé les gens à ne plus remplacer aussi fréquemment leurs produits que ce que les industriels ou statisticien avaient prévu. Il parlera ainsi « d’obsolescence imposée » pour stimuler l’industrie et la croissance.

C’est plus tard, dans les années 50, que le designer industriel Brooks Stevens popularise le terme. Il expliquait que pour des raisons économiques était « introduit délibérément quelque chose qui va rendre ces produits démodés, dépassés, obsolètes« . Même si aucune donnée ne prouve l’existence de ces stratégies industrielles, de nombreux exemples sont assez marquants sur le sujet. C’est ce que l’on peut voir dans le documentaire « Prêt à jeter » de 2010, diffusé sur ARTE en 2011. En effet, Cosima Dannoritzer (réalisatrice) nous raconte l’histoire de quelques uns des produits qui font notre quotidien. On y apprend entre autre que l’ampoule à incandescence, les imprimantes, les bas nylon et d’autres produits ont vu leurs durées de vie décroitre au fur et à mesure des années.

Pret a jeter
Prêt a jeter

Que disent les lois?

En France, la loi de 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte définie l’ « obsolescence programmée » comme « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement. » Une peine de deux ans d’emprisonnement et 300.000 euros d’amende pourra être infligée à toute société qui en serait reconnue coupable. La sanction pourrait même se porter à 5% du chiffre d’affaire.

Plusieurs manières de voir les choses…

Les textes portant à interprétation, il ne sera pas simple de réunir des preuves pour condamner une industrie pour ce méfait même si certains jugements aboutissent : dernièrement Apple et Samsung en Italie en 2018. Bien que ces derniers exemples soient mis en avant dans les médias, je pense que la grande majorité des industriels ne pratiquent pas ce type de fonctionnement et tendent à proposer un produit durable et de qualité à leurs utilisateurs.

Le fait est que nos usages et les technologies évoluent. Les produits du passé ne sont plus forcement en phase avec nos manières de vivre. Plus chargés de technologie, les produits sont plus susceptibles de tomber en panne. Ajouter à cela notre tendance naturelle à nous souvenir des bonnes choses du passé et moins des mauvaises on arrive assez facilement à la conclusion que « c’était mieux avant« .

Je pose aussi la question : pourquoi changer quand on peut réparer? Ces 30 dernières années nous avons augmenté de 50% notre consommation de matières premières. Nous produisons près de 20kg/an/personne de déchets non recyclables voir toxiques.

dechets
déchets

Une nouvelle notion commence à voir le jour, l’obsolescence induite ou perçue. Par la publicité ou simplement par ses choix, le consommateur change des produits qui fonctionnent encore car ils ne sont plus à la mode ou autre. La planète est un espace limité avec des ressources qui le sont tout autant. Nous sommes tous acteurs de notre consommation, pensons ainsi à :

  • S’éloigner des modes et des tendances éphémères,
  • Penser à vendre et acheter d’occasion (seconde vie des objets),
  • Apprendre à bricoler et réparer plutôt que de racheter,
  • Réutiliser autrement des objets cassés,
  • Penser et acheter durable si besoin de remplacement
outils pour réparer
Outils pour réparer

Sources : Le figaro, FutureMag Arte, Prêt à jeter (2010), Wikipédia et connaissances personnelles.

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